L'allocation personnalisée d'autonomie
Mise en place à compter du 1er janvier 2002, l'allocation personnalisée
d'autonomie (A.P.A.) prend la suite de la prestation spécifique dépendance
(P.S.D.). Ce nouveau dispositif a pour vocation de mieux répondre aux
besoins des seniors dépendants et de leurs familles.
Une personne âgée en perte d'autonomie est une personne qui,
outre les soins qu'elle peut recevoir, a besoin d'être aidée
pour accomplir les actes essentiels de la vie ou qui a besoin
d'une surveillance particulière. Cette perte d'autonomie est
évaluée à l'aide d'une grille qui permet de classer les personnes
âgées en 6 groupes, du GIR 1 (personnes les moins autonomes)
au GIR 6 (les plus autonomes).
Seules les personnes relevant des GIR 1 à 4 peuvent bénéficier de l'APA.
En 2001, le Conseil général de la Loire a consacré 12,5 millions d'euros
au financement de la P.S.D. et devrait dépenser 22,86 millions
supplémentaires en 2002 pour assumer l'APA.
Cependant, le Conseil général de la Loire n'avait pas attendu
ce nouveau dispositif pour aller plus loin que la PSD et prendre
des initiatives en faveur de nos aînés dépendants. Dès 1997, 12 agents
(médecins, travailleurs sociaux, instructeurs) avaient été recrutés et
une prestation supra-légale avait été instituée pour les personnes âgées
atteintes de cécité et que la loi excluait de la PSD.
En outre, nous avions fait passer le seuil de récupération sur succession
des 300 000 francs fixés par la loi, à 500 000 francs. De plus, nous avions
aussi procédé au déplafonnement des 10% légaux d'aide technique dans les plans
d'aide PSD (protections pour incontinences, barres d'appui, etc) prenant ainsi
en compte une large gamme de prestations qui viennent d'être retenues dans l'APA.
Grâce, ou à cause, de cette politique volontariste, nous nous sommes retrouvés
face à une des conséquences inattendues de la mise en place de l'APA conjuguée
à la réforme de la tarification des établissements hébergeant des personnes
âgées. Cette réforme conduisait en effet à un surcoût financier (+10 à 30%)
à la charge des anciens bénéficiaires de la Prestation Spécifique Dépendance (PSD).
Par une télécopie en date du 11 février dernier, j'ai donc alerté Madame le
Ministre de l'Emploi et de la Solidarité, Elisabeth GUIGOU, sur ce risque de
dysfonctionnement.
Sensible aux arguments que j'avais développés, Madame le Ministre
a répondu dès le 12 février en décidant de maintenir la charge
financière des personnes bénéficiaires de la PSD à son niveau d'avant
la réforme grâce à une procédure de "compensation spécifique".
Enfin, le Conseil général de la Loire a retenu le principe d'une
dotation globale versée directement à chaque établissement sans tenir
compte du niveau de ressources.
J'y ai vu un double avantage :
- faciliter la gestion du dispositif pour les établissements et les
services du département ;
- faire bénéficier automatiquement les familles de la prestation et
ce, dès l'entrée dans l'établissement.
L'accompagnement de nos aînés est un problème qui doit trouver
sa solution et qui concerne toute la collectivité.
Pascal CLEMENT
Ancien ministre - Député de la Loire
Président du Conseil général de la Loire
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