REVUE DE L'UDIAGE
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DE L'ISERE ET DE LA LOIRE
IGD N°40 : De la plainte à l'écoute
~ IGD N°40 ~
Le dossier :
" De la plainte à l'écoute"




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L E    D O S S I E R
- De la plainte à l'écoute -
Page A
     La plainte dans notre société :" nouveau mode de communication" ?

Pages B - C

    Quelques réflexions à propos de la notion de plainte chez le sujet âgé.


Page D

     Consultation de l'article La plainte mnésique.

Page E

     La plainte somatique.

Page F

    La plainte des personnes âgées

Page G
     Du côté des aidants naturels.
Page H
     est-il permis de rêver...




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De la plainte à l'écoute, un fil est lancé...

Quelle drôle d'idée de parler de la plainte et de l'écoute en ce temps si tourmenté où les hommes sont solidaires dans les horreurs, l'urgence et la fête mais si peu dans les affaires quotidiennes qui construisent leur histoire ! Cette idée d'associer plainte et écoute trouve sa pertinence dans leur similitude, toutes deux constituant un acte individuel et un acte social en s'adressant à un autre. Le fil conducteur de ce numéro est donc l'histoire d'un acte subjectif créateur d'un lien intersubjectif. Quelle bonne idée !

La plainte nous entraîne sur un terrain étendu entre douleur et revendications, terrain parsemé de perplexité et de suspicion. Celui qui se plaint n'est pas toujours pris au sérieux, sa plainte non plus d'ailleurs, qu'elle que soit sa nature. La plainte est l'expression de la souffrance d'un sujet qui peine à jouir de et dans sa réalité concrète, qui tente de faire entendre sa réalité subjective. Sur le plan dynamique, elle est plainte-accroche qui retient l'attention de celui qui passe par là ; elle est plainte-appel qui demande de l'aide pour obtenir du soulagement ; elle est plainte-écran qui dissimule et tient à distance une douleur qui ne peut se partager parce qu'elle est refoulée, indicible ou considérée comme non recevable par un tiers ; elle est plainte-intrinsèque lorsqu'elle dit le sujet et se confond avec lui.

La plainte témoigne donc de la douleur d'un sujet. Elle est aussi processus mortifère qui l'enferme dans une présentation plaintive et tentative de traitement de ce mortifère par son extériorisation et par la recherche d'interlocuteurs qui en découle. De la plainte à l'écoute, un fil est lancé.

L'interlocuteur reçoit la plainte en l'écoutant d'abord. Elle est souvent difficile à écouter parce qu'elle peut être répétitive, bizarre, parce qu'il n'est pas toujours possible de lui trouver une solution, parce que parfois elle ne requiert aucune aide active et concrète, parce qu'elle adresse une sorte de blâme à son entourage impuissant à la faire taire. Elle peut ainsi susciter agacement, conflit, rejet.

C'est pourtant bien en l'écoutant avec sincérité et sans exigence que la plainte pourra espérer trouver un apaisement au creux de l'intersubjectivité créée. Une plainte écoutée est une plainte lavée de son caractère douteux, honteux, coupable, méprisé, désespéré... Une plainte écoutée est une plainte soulagée en partie qui incite le sujet à s'éloigner d'elle au moins temporairement. De l'écoute à la plainte, un fil répare.



Mireille TROUILLOUD
Psychologue clinicienne
Centre de Prévention des Alpes

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